« Les agriculteurs vont être obligés de revoir leurs assolements et/ou leurs conduites de culture pour respecter la loi sur l'eau et les milieux aquatiques ».

Itinéraire Bis donne la parole à 4 grands témoins sur les 4 thèmes de ce premier opus.
Magali Willaume et  Delphine Leenhardt sont agronomes à l’INRA et nous apportent leurs lumières dans le chapitre "Pression sur l’eau". Un extrait de cette interview pour vous donner ... l'eau à la bouche !

Itinéraire Bis : Quels grands risques pèsent sur l’agriculture française en raison du réchauffement climatique ? 

Magali Willaume et  Delphine Leenhardt : Le changement climatique conduit et va conduire à une augmentation des températures, une modification spatio-temporelle du régime des précipitations et à une augmentation des événements extrêmes tels que les canicules ou les inondations. Cela aura un impact sur le cycle des cultures et sur la production, tant en quantité qu'en qualité, ainsi que sur la biodiversité. À noter également le risque d’extinction de certaines espèces à mesure que la température s’élève, ce qui aura un impact sur la pollinisation et la lutte biologique contre les ravageurs et les maladies des végétaux. La répartition spatiale des pathogènes sera également impactée par le réchauffement climatique. Tout ceci jouera sur le niveau de production et sur la santé des plantes. 

I.B. : Pour s’adapter, comment réduire la consommation en eau de notre agriculture ? 

M.W et D.L: Il est certain qu’avant tout il faut valoriser les apports de pluie en orientant au mieux le choix des cultures. Les cultures les plus adaptées à la problématique sécheresse sont clairement les cultures d’hiver (blé, pois, colza), leurs besoins en eau se situant pendant les périodes pluvieuses et hors période d’étiage des cours d’eau. Parmi les cultures d'été, le tournesol semble une culture bien adaptée, il s’insère bien dans une rotation de cultures et sa fi lière commerciale est bien organisée. Car il est important d’appréhender les choses de manière multicritères avant de faire tel ou tel choix, et c’est la difficulté. Dans une problématique de développement durable, le point de vue « sécheresse/impact sur la ressource en eau » doit associer d’autres points de vue, comme celui de la santé des agriculteurs par exemple. Or, les traitements phytosanitaires utilisés contiennent, selon les cultures, des molécules plus ou moins nocives pour la santé.

.... la suite de l'interview à lire dans le premier tome d'Itinéraire Bis